Maison. La Poste en vend chaque année 15 millions et les pompiers 18. Le Pirelli est plus rare.
Nus ou à poil, les calendriers résistent
Par Michaël HAJDENBERG
samedi 11 décembre 2004 (Liberation - 06:00)
dans nombre de cuisines, le calendrier 2004 reste bloqué au mois de janvier toute l'année. Certains tiennent jusqu'aux vacances d'été ; seuls quelques rares opiniâtres tournent les pages jusqu'en décembre. Tous pourtant réinvestissent ces jours-ci dans le spécimen 2005. Sans réfléchir. Car à l'ère de l'agenda généralisé, du Palm Pilot et de l'éphéméride télévisé pluriquotidien, qui peut encore avoir besoin d'un calendrier pour se repérer dans le temps ? Voilà bien le mystère de cet objet apparemment désuet, originellement pratique, mais qui se vend aujourd'hui plus pour ce qu'il véhicule ou ce qu'il dévoile que pour ce qu'il renseigne. Une sorte d'objet passe-partout, qui sert à rien et à tout.
Muscles et silicone. Selon la Poste, les facteurs vendent chaque année 15 millions de calendriers. Auxquels il faut ajouter les 18 millions d'almanachs proposés par les pompiers. Sans compter les innombrables oeuvres d'art et de fesses qui se vendent par centaines de milliers. Des muscles saillants des rugbymen du Stade français aux contours siliconés de Loana en passant par les arts tibétains, les clichés de Yann Arthus-Bertrand et ceux de l'avent, les calendriers s'accumulent dans les rayons des grandes surfaces.
On compte ainsi largement plus de calendriers vendus que de foyers. Mais, bon sang, que font les gens de tous ces calendriers ? Certes, les enfants aiment savoir quel jour tombera leur anniversaire ; les adultes, s'ils feront le pont le 1er mai. Mais tout de même : les collectionneurs n'expliquent pas tout, et les RG ne mentionnent pas de nouvelle secte. Alors quoi ? Pour les calendriers dits de cul, on pense bien avoir une vague idée. Nul ne se souvient qui, dans les années 60, pensa à habiller quelques femmes dénudées de dates soigneusement ordonnées. Mais l'idée fit florès, bien au-delà des Etats-Unis et des routiers visés. Mater pouvait enfin se justifier sous couvert de regarder des dates, même si le stratagème n'a jamais dû tromper grand monde. Aujourd'hui, «grâce» à Pirelli, même Jacques Chirac reçoit un calendrier mi-luxe mi-luxure envoyé à 1 000 personnalités françaises.
Depuis les années 2000, cette vague du dénudé a submergé les calendriers. Jusqu'à certaines casernes de pompiers. Ceux de Ribeauvillé (Haut-Rhin) ont cependant dû vite se rhabiller l'an passé : leur hiérarchie s'est offusquée de cette pose nue plutôt qu'en uniforme, comme le veut la tradition. Le calendrier s'est-il du coup moins vendu ? Pas sûr : l'esthétique n'explique qu'en partie le succès. Sinon, comment expliquer cet attrait pour les calendriers de chiens et chats à noeuds roses, ou les obscurs paysages de montagne que des millions de Français affichent chaque année dans leur cuisine ? Là se pose la tradition.
Beau costume. Si des colporteurs vendaient depuis longtemps des almanachs, notamment dans les zones rurales, la première distribution généralisée débute en 1760, avec l'apparition des facteurs. Le jour de l'an, ils étrennent un beau costume, vont présenter leurs voeux et proposent un calendrier contre des étrennes. Les almanachs sont précieusement conservés toute l'année, souvent sur le lieu de travail. Deux siècles plus tard, cette durée de vie des calendriers fera d'ailleurs le bonheur des publicitaires, toujours avides de supports qui ne se jettent pas. L'administration postale ne contrôle rien : les facteurs font leur propre business. Louis-Philippe râle en 1830, agacé que les calendriers vantent la Révolution française et non la monarchie. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, les illustrations épouseront toutefois leur époque. Bellicistes avant la guerre de 1914, pétainistes sous Vichy, proaméricaines à la Libération. Ces messages politiques ont aujourd'hui disparu, comme la plupart des renseignements : les horaires des relais-chevaux, la façon de plier des lettres, plus récemment le plan du métro de Paris. Restent les dates de vacances scolaires et les saints, toujours réclamés quand ils sont supprimés.
Treizième mois. Les facteurs se soucient peu de ce contenu, comme du kitsch des illustrations. Et se réjouissent seulement que la tradition perdure. Même si certains se plaignent de la baisse des étrennes avec le passage à l'euro (les billets de 5 et 10 euros ont massivement remplacé ceux de 50 et 100 francs), cette tournée de fin d'année leur offre grosso modo un treizième mois.
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Sujet: et le notre il arrive quand ???? 
Chèfe!!!!!
j'avais completement zappe
excelent!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 
) je lui vend le notre si il veut que je lui en prenne un de ces calendrier!!!!!!!!!!!!!
